LES LOUPS A LEUR PORTE - J. FEL
Titre : LES LOUPS A LEUR PORTE
Auteur : Jérémy FEL
Edition : PAYOT RIVAGES
Parution : 19 Août 2015
435 pages
Quatrième de couverture
Une maison qui brûle à l'horizon ; un homme, Duane, qui se met en danger pour venir en aide à un petit garçon qu'il connaît à peine ; une femme, Mary Beth, serveuse dans un dîner perdu en plein milieu de l'Indiana, forcée de faire à nouveau face à un passé qu'elle avait tenté de fuir ; et un couple, Paul et Martha, pourtant sans histoires, qui laisseront un soir de tempête, entrer chez eux un mal bien plus dévastateur. Qu'est-ce qui unit tous ces personnages ? Quel secret les lie ? C'est à ce grand puzzle que nous convie ici Jérémy Fel, dans une atmosphère énigmatique et troublante entre Twin Peaks et les romans de Joyce Carol Oates.
Les premières phrases
Les premières lueurs du crépuscule recouvraient déjà les champs de blé, qui, tout autour d'elle, ondulaient avec le tintement de milliers de petits carillons.
Loretta, les épis lui effleurant les hanches au fur et à mesure qu'elle avançait, se baissa et en arracha un d'un coup sec, ce qui libéra dans l'air une fine poussière dorée qui s'y dispersa en scintillant.
Mon avis
Que dire de cet ouvrage ? Apparement c'est un roman, mais on peut le lire aussi comme un recueil de nouvelles qui aurait la particularité que tous les personnages ont un rapport plus ou moins proche les uns avec les autres. Avec l'un d'eux en particulier : Walter, qui est le pivot de toutes ces histoires. Un personnage noir, un véritable psychopathe, suffisamment maléfique pour martyriser et tuer tous ceux qui l'approchent de près ou de loin, ou empoisonner le psychisme de ceux qui n'ont qu'un lien indirect avec lui. Dans ces récits il n'y a que des loups, des prédateurs, ou des victimes innocentes (comme le couple Lamb dont le nom signifie agneau en anglais). Même si les loups rencontrent parfois des prédateurs encore plus dangereux qu'eux mêmes et deviennent victimes à leur tour. Walter distille son poison tout au long de ces récits. Les autres personnages ne sont pas en reste, confrontés à tout ce que le genre humain recèle de violence et de perversion, voire de folie. Et leurs cauchemars achèvent de faire de leur vie un enfer.
Jérémy Fel a construit son récit comme un puzzle dont les pièces vont s'imbriquer les unes dans les autres. Au début, évidement, les pièces sont en désordre et comme il y a beaucoup de personnages, un par chapitre (sauf pour l'un d'eux : Marie Beth à qui deux chapitres sont consacrés, pour la bonne raison que Walter met beaucoup de temps pour la retrouver). On se perd un peu dans cette kyrielle de personnages et surtout dans les rapports qu'ils ont les uns avec les autres. Je me suis demandée tout au long de ma lecture ou l'auteur voulait en venir et quelle serait la fin, comment il réussirait à fermer la boucle.
J'ai trouvé la construction du récit intéressante, même si le procédé demande une bonne concentration si on ne veut pas s'égarer. Par contre, le style assez plat, n'est pas à la hauteur du reste. Le tout ne m'a pas complètement séduite.