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Mémoire de livres

27 février 2020

VOICI VENIR LES REVEURS - Imbolo MBUE

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Titre : VOICI VENIR LES REVEURS

Auteur : Imbolo MBUE

Traduction : (de l'anglais - Cameroun)  Sarah TARDY

Edition : BELFOND ( lu France Loisirs)

Date de parution : 2016

Nombre de pages : 536

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Imbolo MBUE est une auteure originaire de la ville anglophone de Limbé au Cameroun. Elle a quitté son pays pour venir faire ses études aux Etats-Unis où elle vit toujours. Voici venir les rêveurs est son premier livre et à ma connaissance le seul qu'elle ait écrit à ce jour. Il lui a valu re remporter le prix PEN/Faulkner 2017.

Une famille camerounaise émigre à New York avec un simple visa de touristes en espérant obtenir un permis de séjour et faire leur vie en Amérique. Les premiers mois tout va bien, Jende le mari trouve un emploi de chauffeur de taxi, puis est engagé pour conduire un banquier de la City ; sa femme Neni a repris ses études, elle veut devenir pharmacienne, et pour compléter le salaire de Jende elle travaille à mi temps comme aide soignante.Ainsi Liomi, leur petit garçon, peut aller dans une bonne école. Leur rêve : obtenir la Green Card et s'établir définitivement aux Etats Unis, devenir de vrais américains. Mais nous sommes juste au moment de l'effondrement de Lehman Brothers et à cause de la crise qui s'ensuit, Jende perd son travail sans espoir d'en retrouver et même l'obtention du permis de séjour parait bien improbable. Le jour arrive ou ils doivent envisager l'idée d'un retour au pays.

C'est un récit dans la veine d'Americanah dans lequel l'auteure traite de l'immigration, du choc des cultures, de l'espoir de milliers d'émigrants d'avoir une vie meilleure, de leurs désillusions....Un livre très agréable à lire - la famille Jonga est attachante - drôle parfois, triste aussi. J'ai aimé la relation entre Jende et Clark Edwards, la confiance qu'ils avaient établie entre eux deux, la fidélité de Jende. Parallèllement j'ai aussi beaucoup aimé Neni, sa volonté de s'en sortir, sa détermination, prête à tout pour réaliser son rêve sans toutefois négliger son rôle d'épouse et de mère de famille.

Malheureusement il y a pas mal de clichés, surtout concernant la famille Edwards, employeur de Jende et le style de l'auteure m'a paru souvent un peu simple.

Cela n'en reste pas moins une lecture très plaisante, une histoire touchante, très actuelle sur l'immigration, le rêve de milliers de personnes qui quittent leur pays dans l'espoir que l'herbe est plus verte ailleurs, leurs désillusions.

Ma note plaisir : 7/10

 

 

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27 février 2020

Un an après .........

Cela fait presque un an que j'ai laissé tomber ce blog : faute de motivation, faute aussi de temps : le temps que je passais à écrire, c'était cela de moins que j'avais pour lire. L'habitude aussi de me mettre la barre un peu trop haut.

Là j'ai décidé de reprendre mes chroniques en écrivant des textes courts ; en donnant simplement mes ressentis, ce que j'avais aimé dans le livre et ce que je n'avais pas apprécié.

En regardant mes statistiques, je m'aperçois que bien que je n'ai rien publié depuis longtemps mon blog a encore pas mal de visites. C'est un grand encouragement. N'hésitez pas à me laisser des messages. Merci à tous ceux qui me lisent.

4 avril 2019

En quelques mots : Mes lectures d'Avril

Les Larmes noires de la terre - Sandrine COLLETTE

Moe a quitté son île pour suivre sur le continent l'homme dont elle était tombée amoureuse. Pour se retrouver dans une maison isolée, dans un pays pluvieux à s'occuper d'une vieille dame aigrie. Son compagnon n'a pas tardé à montrer son véritable visage, il est porté sur la boisson et violent. Et pour Moe ce n'est que le début de la descente en enfer. Quelques années plus tard et un bébé né d'une histoire d'un soir sur les bras, elle va s'enfuir et être emmenée dans un centre pour personnes sans domicile fixe par les services sociaux : "La Casse". Imaginez une immense casse automobile organisée par quartiers, entourée de grillages infranchissables et surveillée nuit et jour par des gardiens. Un endroit où règne la violence, où ces personnes déshéritées dorment dans des épaves et d'où elles ne pourront jamais sortir. Moe et son enfant vont devoir compter sur l'entraide de ses voisines de Casse pour survivre. Sandrine Collette livre ici un roman plein de violence et de désespoir, un récit fort et émouvant. Elle brosse avec brio le portrait de six femmes aux vies cabossées. C'est une lecture qui fait réfléchir sur l'immigration, la misère, mais aussi sur l'amitié et l'entraide. Je suis une grande fan de Sandrine Collette. Encore une fois elle ne m'a pas déçue.

Nageur de rivière - Jim HARRISON

Les deux textes qui composent ce livre mettent en scène deux hommes d'âges et de milieux différents. Clive a la soixantaine, il est critique d'art et professeur. Lors d'un séjour dans sa maison d'enfance il retrouve son goût pour la peinture qu'il avait abandonné lors de ses études. Dans le deuxième récit, Thad est un très jeune homme. Élevé par une indienne, la compagne de son grand père, il est très proche de la nature et ne se sent bien que dans l'eau au point de pouvoir parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour en nageant dans les rivières. Il doit s'inscrire à l'université, mais appréhende beaucoup de quitter ses habitudes et de ne plus pouvoir nager comme il le voudrait. Deux personnages totalement différents au premier abord mais qui vont tous deux reprendre leur vie en main. Un livre qui fait la part belle à la nature mais un peu décevant, d'autant plus que je n'aime pas les nouvelles, j'ai l'impression que le texte ne me donne pas le temps de m'immerger dans ma lecture.

Une vie en mouvement - Misty COPELAND

Il s'agit de l'autobiographie de Misty Copeland qui fut l'une des premières danseuses étoiles afro-américaine aux Etats Unis et la première à avoir été admise à l'American Ballet Theatre de New York. Bien qu'elle ait commencé la danse seulement à l'âge de treize ans, qu'elle eut une enfance cahotique et de nombreuses blessures elle fit preuve d'une grande force de caractère pour arriver à réaliser son rêve. On suit sa vie depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte, ses ambitions, ses épreuves, sa volonté d'arriver au sommet de son art. Je n'y connais rien au domaine de la danse et j'ai été un peu perdue dans l'ennumération et la description des figures de danse et le récit est assez embrouillé du fait qu'il n'est pas chronologique. Malgré cela ce livre m'a beaucoup interessée tant par la personnalité de Misty Copeland que par la description qu'elle fait du domaine de la danse, de l'organisation des ballets et des spectacles.

La Chambre des coupables -Mathieu DELAHOUSSE

Ils sont à peine majeurs et se sont rêvés djihadistes. Ils sont en prison et déjà sur le point d'en sortir. Ils ont voulu combattre la France. Elle doit à la fois les punir, s'en protéger et les réintégrer. Revenus vivants, sans gloire ni martyre, tous sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroristes. Ils posent à la justice l'énigme de leur parcours, du mépris de soi à la détestation des autres, de l'illusion d'une vie meilleure à l'appel du mal radical. La justice découvre en eux à la fois des enfants et des ennemis de la société française. En nous emmenant au coeur des audiences, Mathieu Delahousse élève chaque enquête au rang d'un récit véritable. Il ne nous épargne aucune des questions auxquelles le juge devra répondre en quelques heures. Il nous fait participer à cette justice rendue en notre nom et pour notre avenir.

Chiens de sang - Karine GIEBEL

Un SDF saisit la chance de sa vie en acceptant l'emploi que lui propose l'homme qu'il vient de défendre contre deux malfrats. Une jeune femme partie faire des photos dans les Cevennes assiste à une scène qu'elle n'aurait jamais du voir. Pour ces deux personnes qui ne pensent pas se connaitre c'est une chasse à l'homme qui débute, l'enfer qui s'ouvre devant eux. Le récit se déroule en un peu plus de 24 heures. Avec des phrases courtes, percutantes l'auteure nous tient en haleine pendant ces trois cent pages. Diane et Rémy courent et nous on tourne les pages presque aussi vite. C'est un thriller très très noir que nous livre ici Karine GIEBEL avec une fin comme elle sait les concocter. J'ai beaucoup beaucoup aimé.

Quand vient la nuit - Dennis LEHANE

 Bob est barman dans le bar de son cousin Marv. Celui-ci était propriétaire de l'établissement jusqu'à ce que la mafia tchétchène qui avait pris possession de la ville s'en empare pour s'en servir comme "relais" où arrive l'argent destiné à être blanchi. Un soir le bar est braqué et les deux cousins doivent impérativement trouver l'argent pour rembourser la mafia. L'auteur situe l'action de son thriller à Boston dans un milieu où règnent misère sociale et solitude et où l'argent est le seul leitmotiv, engendrant souvent la trahison. J'ai été très déçue par ce thriller, Dennis Lehane m'avait habituée à beaucoup mieux. Les personnages aussi bien principaux que secondaires sont très peu développés, je ne suis pas arrivée à entrer dans l'action. 

Petit Pays - Gaël FAYE

 

Des cercueils trop fleuris

4 avril 2019

En quelques mots : mes lectures de MARS 2019

Les douze tribus d'Hattie - Ayana MATHIS

Alors qu'elle avait quatorze ans, Hattie une jeune noire a fui le sud et la ségrégation avec sa mère et ses soeurs pour s'installer à Philadelphie. Deux ans plus tard, elle avait épousé August et mis au monde des jumeaux qui mourront de la pneumonie quelques mois après leur naissance. Viendront ensuite neuf enfants et une petite fille : ceux sont eux les douze tribus d'Hattie. Chaque chapitre est consacré à un ou deux de ces enfants à un moment crucial de leurs vies. Hattie et August y sont toujours présents, mais c'est Hattie le véritable fil rouge du roman. Sans sentimentalisme ni misérabilisme, Ayana Mathis nous livre ici le portrait d'une mère, de ses enfants mais aussi d'une époque et de la vie sociale en Amérique au milieu du 20ème siècle. Un premier roman que j'ai trouvé aussi intéressant qu'émouvant. Une auteure à suivre.

Mauvais garçons - Linwood BARCLAY

C'est le deuxième opus de la série consacrée à Zack Walker ; je n'ai pas lu le premier mais cela ne m'a gênée en rien, l'auteur donnant tous les détails de l'environnement du personnage principal, c'est à dire Zack.  Auteur de livres de sciences fiction, il travaille aussi comme journaliste sous les ordres de sa femme. Depuis que la famille s'est installée en ville, elle a fait l'économie d'une voiture, n'en gardant qu'une ; ils doivent donc s'organiser à trois : Zack et sa femme qui ont des horaires différents et Angie, leur fille, qui est entrée à l'université et a des cours parfois tard le soir. Zack décide donc d'acheter une voiture d'occasion à une vente aux enchères de véhicules saisis par la police. Et c'est là que les problèmes vont commencer.......L'intrigue démarre un peu tard, mais le temps que l'auteur mette tous les éléments en place j'ai commencé à m'ennuyer et me suis demandée si c'était bien un thriller que je lisais. Ensuite, au premier rebondissement j'ai immédiatement compris ce qui allait arriver, ce qui a un peu gâché le plaisir. La plupart des personnages ne sont pas du tout crédibles, il y a peu de suspense et l'intrigue est un peu trop mince. Le plus mauvais roman de cet auteur que j'ai lu jusqu'à maintenant. Je ne crois pas que je renouvellerai l'expérience.

Petit traité sur l'immensité du monde - Sylvain TESSON

Un petit livre (167 pages) par forcément très facile à lire, mais j'aime beaucoup Sylvain Tesson, ses récits de voyage, et sa philosphie. Dans ce récit il évoque ses errances à travers l'Ancien Monde, toujours par "fair means", c'est à dire à pied, à cheval ou en vélo, très exceptionnellement en moto. C'est un amoureux de la nature et du nomadisme. Cependant il ne fuit pas toujours les villes, puisqu'il aime aussi escalader les édifices, surtout les cathédrales, bivouaquant souvent sur les toits ou entre deux flèches d'églises. Ce livre est un condensé de ses expériences, de ses réflexions. Un livre à lire lentement pour bien s'en imprégner.

Les âmes englouties - Suzanne JANSSON

Nathalie est biologiste, elle s'interesse plus particulièrement au rôle des tourbières dans le réchauffement climatique. Elle a vécu toute son enfance justement auprès d'une tourbière, et c'est là qu'elle décide de retourner pour préparer sa thèse. Non sans une certaine appréhension, car pour elle cet endroit est lié à un drame familial qui a provoqué son départ précipité alors qu'elle était encore adolescente. Peu de temps après son arrivée un jeune homme est agressé près d'une de ces tourbières, là justement ou plusieurs personnes ont disparu, comme avalées, là aussi ou l'on a retrouvé plusieurs corps momifiés. En échangeant avec les quelques habitants qui vivent en lisière du marais elle apprend que ces disparitions inexpliquées perdurent encore. La tourbière réclame toujours plus de victimes! On parle de fantômes, de sacrifices humains. Comme tout bon polar nordique, l'action met du temps à démarrer, l'histoire s'installe lentement. C'est la tourbière qui est le personnage principal de ce roman, ce qui crée une ambiance particulière, d'autant plus qu'on sent que l'auteure, photographe et journaliste, s'est beaucoup documentée sur le sujet. Malheureusement, j'ai trouvé que les personnages humains, eux, n'étaient qu'esquissés. Le thriller aurait gagné en force s'ils avaient été plus développés. Malgré tout Les Âmes englouties reste un bon premier roman. J'ai passé un bon moment de lecture.

Un sur deux - Steve MOSBY

Pour sa première affectation, l'inspecteur Mark Nelson va être servi ! Alors qu'il est à peine arrivé à son poste, il est envoyé avec son équipe sur les lieux d'un crime horrible. Au fur et à mesure de l'enquête, il va apprendre à connaître ses coéquipiers et particulièrement son chef, John Mercer, un policier de renom mais qui a sombré dans une profonde dépression à la suite de la mort atroce d'un de ses coéquipiers et ami. Il vont avoir affaire à un tueur en série machiavélique dont la méthode est d'enlever des couples dont il ne libère qu'un seul survivant. C'est un bon thriller, bien écrit, les personnages sont bien décrits et les rebondissements font qu'on est tenu en haleine tout au long de l'histoire. C'est le premier roman de Steve Mosby et il donne bien envie de lire les suivants.

Parti tôt, pris mon chien - Kate ATKINSON

Difficile de résumer ce livre, même succintement tellement il est dense et touffu. Tracy Waterhouse, ancienne policière reconvertie   en chef de la sécurité dans un centre commercial va croiser la route d'une femme maltraitante, puis de Jackson Brodie détective privé engagé par une jeune femme australienne adoptée en 1975 et qui veut retrouver sa famille biologique. C'est à partir de là que les intrigues vont se nouer et se dénouer, et les rebondissements se multiplier. Il y a énormément de personnages dans ce roman ce qui ne facilite pas les choses au début, en plus de nombreux aller retours entre 1975 et maintenant rendent la lecture intensive. Si tous les personnages ne sont pas vraiment sympathiques, ils sont tous bien décrits. Kate Atkinson a un univers bien particulier et un style caustique voire féroce par moments ce qui ajoute encore à la qualité de ce roman.

 

 

5 mars 2019

En quelques mots : mes lectures de FEVRIER 2019

La Dame à la Licorne : Tracy CHEVALIER

Le noble Jean Le Viste, désire commander une série de tapisseries pour recouvrir les murs de la grande salle de sa demeure. Il fait appel à Nicolas ds Innocents peintre renommé qui travaille déjà pour la cour du roi Charles VII. Sa première idée est de faire représenter une scène de bataille où figurerait son blason. Nicolas ne fait pas ce genre d'ouvrage, sa spécialité est de peindre des miniatures, mais il ne peut refuser la commande de Jean le Viste, sa réputation en souffrirait beaucoup. Avec l'aide de Léon l'Ancien, un marchand, il se décide à se rendre chez le noble et à établir les termes du contrat. Alors qu'il attend Jean, il est appelé par la femme de celui-ci qui lui demande de persuader son mari de remplacer la scène de combat par une allégorie plus douce : une dame et une licorne. Geneviève et sa fille Claude vont l'inspirer pour ses dessins. Ceux-ci achevés il ira à Bruxelles, rencontrer un maitre tisserand et y fera connaissance de sa famille.

C'est bien sûr la tapisserie qui est au coeur du roman, mais l'auteure donne une grande place aux personnages qui évoluent autour, leurs émotions, leurs sentiments, leur histoire. On suit la confection de l'oeuvre depuis son début : les dessins jusqu'à son achèvement. Ce récit très documenté nous en apprend beaucoup sur la vie au Moyen Age, le commerce et l'artisanat, la vie d'un atelier. Un roman que j'ai adoré, la plume de Tracy Chevalier est toujours aussi addictive.

Les Enchantements d'Ambremer - Tome 1 : Le Paris des Merveilles - Pierre PEVEL

A Paris en 1909. Mais pas le Paris que nous connaissons...... En effet l'Outre Monde est passé trop près de la Terre, créant un passage entre les deux univers que seuls certains peuvent emprunter. Depuis en se promenant dans la capitale, on peut croiser des fées, des gnomes, des chats ailés et toutes sortes de créatures inconnues jusqu'alors. Louis Denizart Griffon est un mage à qui on fait appel pour enquêter sur des affaires qui sortent du domaine de l'humain, et il se trouve bientôt embrigadé dans une intrigue ou évoluent magiciens noirs, gargouilles et autres créatures magiques. J'ai beaucoup aimé l'univers très imagé et très cohérent créé par Pierre Pevel ; il nous explique la différence entre magie instinctive, magie innée et magie initiatique, ce qui permet de comprendre pourquoi certains personnages ont certains pouvoirs et d'autres non. C'est un livre qui se lit bien, les personnages sont attachants - bien qu'Isabel m'ait parfois agacée ! Une bonne lecture, mais je ne pense pas lire la suite.

Emma dans la nuit - Wendy WALKER

Une nuit, les deux soeurs Tanner - 17 et 15 ans- disparaissent. On retrouve la voiture de l'ainée sur la plage, ses chaussures au bord de l'eau, mais pas trace de la cadette. On pense à un enlèvement, peut être à un suicide pour l'une et à une fugue pour l'aure. Et puis trois ans après Cassandre, la plus jeune, sonne à la porte de la maison familiale, seule. Les agents du FBI qui avaient enquêté sans succès sur la disparition accourent, interrogent la jeune fille, celle-ci raconte ce qu'elle a vécu mais n'arrête pas de demander qu'on retrouve sa soeur. Ce livre est un très bon roman, un formidable thriller psychologique. L'auteur analyse très finement le caractère de ses personnages, le fonctionnement d'une famille psychologiquement dérangée : tout cela au travers d'une intrigue passionnante. J'ai beaucoup, beaucoup aimé.

Meursault, contre enquête - Kamel DAOUD

Kamel Daoud entreprend ici de faire sortir de l'anonymat "L'Arabe", le personnage tué par Meursault dans le roman d'Albert Camus "L'étranger", et à qui l'auteur n'a pas jugé bon de donner un nom. Il lui imagine donc un frère : Haroun. Celui-ci était très jeune quand son frère a été tué, le corps n'a jamais été retrouvé, sa mère n'en s'est jamais remise et toute l'enfance du garçon a été marquée par la présence fantomatique du disparu. Haroun n'a donc qu'une obsession, redonner un nom à son frère, lui redonner une identité : ce sera donc Moussa. Il raconte son histoire de manière véhémente, un peu dans le désordre - la scène se déroule dans un bar d'Oran, devant un verrre de vin rouge.

Je reste un peu mitigée à la fin de ma lecture. J'ai trouvé le récit un peu brouillon.

Le Cri - Nicolas BEUGLET

Alors qu'elle vient de se faire quitter - et de se faire mettre à la porte - par son compagnon, l'inspectrice Sarah Geringën est appelée à l'hôpital psychiatrique d'Oslo pour ce qui parait être un suicide. Un patient détenu dans la section la plus sensible de l'établissement vient de se donner la mort par strangulation. Sarah comprend très vite qu'il y a quelque chose qui ne colle pas entre les déclarations du personnel et les circonstances du décès : ce n'est pas un suicide, en fait l'homme est mort de peur. Beaucoup de questions se posent à la jeune femme : pourquoi le malade a-t-il une cicatrice en forme de chiffre sur le front, pourquoi a t-on déguisé le meurtre en suicide, que signifient les graffitis qui couvrent tous les murs de sa chambre. Sarah dont la vie amoureuse part en lambeaux va se jeter à corps perdu dans cette enquête qui va la mener jusqu'à une petite île perdue au milieu de l'Atlantique en passant par Paris et par Londres, accompagnée par Christopher un journaliste d'investigation pour qui la solution de l'énigme est une question de vie ou de mort. J'avais beaucoup entendu parler en bien de ce roman avant de le lire et j'étais impatiente de le découvrir. Et comme souvent dans cas cas là j'ai été un peu déçue. L'intrigue basée sur des faits scientifiques est convaincante, les personnages bien qu'un peu "survolés" crédibles, mais pour moi cela manque de sobriété. Trop de rebondissements, trop d'invraissemblances, la Cia, une secte malfaisante, des scientifiques dénués de toute humanité, des espions russes, et j'en passe.....Même si j'ai bien accroché au début je n'ai pas été convaincue par l'ensemble. Dommage....

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31 janvier 2019

En quelques mots : mes lectures de JANVIER 2019

Le Fracas du Temps : Julian BARNES

A la fois biographie et roman, Le Fracas du Temps relate la vie du célèbre musicien russe Chostakovitch sous le régime Stalinien de Lénine à Kroutchev. Lorsqu'il écrit son opéra "Lady Macbeth de Mzensk", celui-ci déplaît fortement à Staline. Il est prié de s'excuser, de reconnaître qu'il a dévié de la ligne du Parti ; il est convoqué, interrogé. Beaucoup d'autres sont exécutés. Lui s'en tire presque par miracle : son interrogateur a lui-même été arrêté. Mais tout au long de sa carrière il devra faire en sorte de plaire au Pouvoir. Il sera contraint de signer des articles anti-américain qu'il n'a pas écrit, de dénigrer et condamner des confrères qu'il admire comme Stravinski, de lire des discours contraires à ses convictions ou d'accepter des prix ou des titres qu'il ne voulait pas. Toutes ces compromissions sont nécessaires s'il veut continuer à faire jouer ses oeuvres, à protéger sa famille. C'est un livre sur la musique d'abord, mais aussi un roman historique et sur la manipulation : comment des hommes arrivent, sans menaces mais en instaurant un climat oppressant, en utilisant un harcèlement continu, à faire adopter des prises de positions contraires à leur éthique à ceux qu'ils ont choisi. C'est également un livre sur la liberté. Par amour de la musique, Chostakovitch voulait rester un homme libre, mais pour cela il a du transiger et accepter de nombreux compromis. De ce fait il s'est toujours considéré comme un lâche, bien qu'il reconnaissait la difficulté de traverser le fracas du temps la tête haute.

Un récit passionnant : j'ai appris beaucoup de choses sur ce musicien et sur la vie en URSS à cette époque.

Juste après la vague : Sandrine COLLETTE

Un volcan s'est effondré dans la mer et celle-ci a tout submergé : tout sauf les plus hautes montagnes et les collines comme celle sur laquelle vivent Louie, ses parents et ses huit frères et soeurs. Pour l'instant ils ont suffisamment de provisions et d'eau, ils ont même une quarantaine de poules qui leur donnent des oeufs, mais alors qu'ils pensaient qu'après le tsunnami l'eau allait se retirer, ils constatent qu'au contraire, elle monte ! Alors ils n'ont plus le choix, ils doivent partir. Mais il n'y a qu'une seule barque et de la place pour huit personnes seulement. Les parents vont devoir choisir lesquels de leurs enfants ils vont laisser, puis lorsqu'ils auront atteint les hautes terres, le père reviendra les chercher - si leur île n'a pas encore été submergée, s'ils ne sont pas tous morts.

Juste après la vague est un roman extrêmement anxiogène. On suit à la fois la survie des trois petits laissés sur l'île et le périple du reste de la famille sur leur frêle embarcation. Sandrine Collette ne nous épargne pas les retournements de situation et les personnages sont tellement bien décrits avec leurs peurs, leurs espoirs et leurs émotions que l'on est totalement plongé dans l'histoire tout au long de notre lecture et qu'on ne peut faire autrement que de s'y attacher.

J'étais déjà une grande fan de Sandrine Collette avant cette lecture et encore une fois ce récit post apocalyptique m' a complétement scotchée. 

Avant d'aller dormir : S.J WATSON

Tous les matins, Christine se réveille en pensant être une jeune étudiante célibataire. Tous les matins elle est envahie par la panique en ouvrant les yeux sur une chambre inconnue, et à ses côtés sur un homme qu'elle ne connaît pas. Après s'être précipitée dans la salle de bains elle découvre dans le miroir le visage d'une femme d'une quarantaine d'années et autour de la glace des photos, des post-its lui expliquant ce qui est dorénavant sa nouvelle vie. Son mari va lui expliquer qu'à la suite d'un accident elle a complètement perdu la mémoire et qu'elle souffre d'une forme très rare d'amnésie. A chacun de ses réveils elle a tout oublié, non seulement qui elle est mais aussi ce qu'elle a fait ou a appris la veille et les jours précédents. Cela fait plus de vingt ans que cela dure. Avec l'aide d'un jeune neuropsychologue, le Dr Nash, que son cas interesse, elle va retrouver des bribes de son passé et les noter dans un journal au jour le jour. Ce journal va lui tenir lieu de mémoire.

Un excellent thriller psychologique. L'auteur a réussi le tour de force de ne pas tomber dans le piège de la redondance. En effet on suit Christine quotidiennement ou presque : tous les jours on la voit se reposer les mêmes questions sur son identité, sur sa vie passée et reformer peu à peu la trame de son passé en relisant son journal. L'écriture de l'auteur est efficace et le suspens bien maîtrisé. Parceque bien sûr dès le début on sait que la situation de Christine n'est pas celle que lui présente son mari.

Fleur vénéneuse : J.C OATES

Terence Green a tout pour être heureux : une belle situation qu'il a acquis grâce à sa belle famille, une femme et des enfants qu'il aime. Alors qu'il participe à un procès en tant que juré, il tombe sous le charme de la victime, une jeune femme à l'allure atypique, belle et attirante et il va s'arranger pour qu'elle remporte le procès. Comme envoûté par Ava-Rose, il ne va pas pouvoir s'empêcher de l'épier, de la suivre puis de rentrer en contact avec la famille avec laquelle elle vit : des personnages tous plus étranges les uns que les autres, très sympathiques au premier abord mais à qui on hésiterait à faire confiance une fois qu'on les connaît un peu mieux. Sa propre vie de famille va alors lui paraître bien terne et il va entamer une double vie, consacrant la plus grande partie de son temps à Ava-Rose et à sa tribu et se ruinant pratiquement pour elles. Comme dans beaucoup de ses romans, l'auteure met en scène un homme vulnérable abusé par une femme manipulatrice. L'action peine à démarrer, mais ensuite les rebondissement s'enchainent sur fond de mensonges et de passé occulté. Encore une fois J.C Oates ne m'a pas déçue.

Anatomie de la Stupeur : Ann PATCHETT

Marina Singh, une scientifique qui effectue des recherches pour un laboratoire pharmaceutique est envoyée au Brésil pour superviser l'avancée de l'élaboration d'un médicament. Un de ses confrères, le Dr Eckman, a eu la même mission, mais il est décédé sur place dans des conditions obscures. Marina a bien l'intention d'en savoir plus, ne serait-ce que pour permettre à sa veuve de faire son deuil plus paisiblement. C'est le professeur Annick Swenson, ancien mentor de Marina qui dirige les travaux en pleine jungle. La jeune scientifique va se trouver immergée au sein d'une tribu dont elle ne comprend ni la langue ni les coutumes, dans des conditions extrêmes. Ann Pratchett nous livre ici un récit entre roman d'aventures et d'apprentissage. Marina va en apprendre beaucoup sur elle-même au contact des indigènes et de son ancien professeur qu'elle n'a pas revu depuis plusieurs dizaines d'années. C'est un livre que j'ai beaucoup aimé : les psychologies des personnages sont très bien décrites et l'atmosphère qui règne du début à la fin, rendue lourde, oppressante par la jungle dans laquelle ils évoluent, ainsi que par le mystère de la mort du Dr Eckman m'a tenue en haleine jusqu'au dénouement.

Glacé : Bernard MINIER

Alors qu'il enquêtait sur le meurtre d'un SDF par des adolescents à Toulouse, le Commandant Servaz est envoyé aux pieds des Pyrénées, à St Martin de Comminges, pour une autre affaire. Quelle n'est pas sa surprise de découvrir en arrivant que cette affaire concerne un cheval ! En montant prendre leur poste à la Centrale hydroélectrique située au-dessus du bourg, les ouvriers ont découvert le corps d'un pur-sang décapité, accroché aux filins du téléphériques. L'enquête lui a été confiée parceque le cheval appartient à un éleveur et gros industriel de la région : du genre à avoir le bras long et des contacts bien placés à Paris. Tout de suite, Servaz va être frappé par l'ambiance qui règne au sein de cette vallée encaissée. Pour ne pas arranger les choses, celle-ci abrite l'Institut Wargnier, une sorte d'hôpital psychiatrique accueillant les fous criminels de la pire espèce, ceux dont aucun établissement ne veut, ceux qui ne recouvreront jamais la liberté. L'enquête que mène Servaz en compagnie du capitaine de gendarmerie Ziegler se corse quand d'autres meurtres sont perpétrés : sur des humains ceux-là.

Le livre porte bien son nom : dans ce froid quasi polaire qui règne en cet hiver 2008, l'ambiance glaçante de ce bourg replié sur lui même d'où ne sortent ni les secrets de famille, ni les rumeurs ni les rancunes, et le voisinage de l'Institut, Servaz va découvrir des éléments qui font froid dans le dos ! La vie de ce flic marqué par la vie va être évoquée, mais pas exagérément et les autres personnages sont eux aussi bien mis en valeur. Glacé est le premier livre de l'auteur et c'est vraiment une réussite, l'enquête est bien menée, entre révélations et fausses pistes le suspens est sans cesse relancé ; je ne me suis pas ennuyée une seconde pendant ses 721 pages.....

Les Fuyants - Arnaud DUDEK

Dans ce très petit livre (127 pages) Arnaud Dudek nous conte une histoire de famille : celle de trois hommes et un adolescent : le grand père : Jacob, le père : David, le fils : Joseph et l'oncle : Simon. Jacob a fui son foyer alors que son fils n'avait que dix ans et n'a plus jamais donné signe de vie ; David s'est suicidé alors que Joseph n'était pas encore sorti des langes, Simon alors qu'il a plus de trente ans se comporte encore comme s'il en avait vingt. Joseph, lui, au seuil de l'âge adulte, sans modèle masculin, cherche son identité entre Esther sa mère et Salim son ami. Les chapitres alternent, dévoilant des petites tranches de vie de chacun des protagonistes qui se croisent et ne se rencontrent pas souvent. Avec une écriture très fluide, quelquefois teintée d'humour, l'auteur nous livre l'histoire très ordinaire de cette famille dont les hommes ont fui leurs responsabilités, la vie quotidienne, l'ennui du quotidien.

 

 

1 janvier 2019

En quelques mots : mes lectures de DECEMBRE

La Sirène - Camilla LÄCKBERG

C'est le sixième volet des enquêtes de Patrik Hedström et Erika Falk que je lis depuis le début et dans l'ordre pour ne rien perdre de l'évolution de la vie du couple et de celle des policiers du commissariat de Tanumshede. Alors que Christian Thydell vient de sortir son premier roman "La Sirène" un de ses amis, Magnus Kjellner, disparu depuis trois mois, est retrouvé mort pris dans les glaces. Peu de temps après les enquêteurs découvrent que trois des habitants de la petite ville - dont Christian - reçoivent des lettres anonymes. Encore une occasion pour Erika, enceinte de jumeaux, de mener ses investigations dans le dos de Patrik. Je passe toujours de très bons moments avec cette équipe de choc et cette fois ci n'a pas fait exception. Bien sûr au bout du sixième volet, et même avant, je connais par coeur les ficelles de l'auteur, sa manière de distiller le suspens : l'enquêteur découvre un élément essentiel, le divulgue aux autres personnages, mais pas au lecteur qui doit attendre la fin du récit pour voir toutes les pièces du puzzle s'assembler. Et encore une fois, j'avais deviné certaines choses mais j'ai été bluffé par la révélation finale. Une série que je vais continuer à suivre avec grand plaisir.

L'axe du Loup - Sylvain TESSON

"Il n'y a que le loup, créature en marge du monde, pour ne pas marcher dans la direction ordinaire. Les évadés, qui sont un genre de bête traquée, ont eux aussi emprunté cet axe conduisant au septentrion de l'Eurasie jusqu'aux versants de l'Himalaya, l'axe du loup... "Pour juger si il avait été vraiment possible à Sławomir Rawicz, évadé d'un goulag sibérien, de relier la Sibérie à l'Inde à travers la Mongolie, la Chine et le Tibet, Sylvain Tesson nous restitue un étonnant itinéraire partant de Iakoutsk en Russie pour aboutir à Calcutta en Inde. Il ne veut pas faire le voyage dans les mêmes conditions horribles que le déporté, mais tient à n'emprunter que des moyens "honorables" : cheval, bicyclette, et ses pieds. Il parcourt jusqu'à 60 km par jour à travers la steppe, la taïga, le désert, la montagne, et nous fait part de ses rencontres avec les autochtones. Il nous fait aussi partager ses pensées et ses réflexions et nous livre des descriptions de paysages magnifiques.

Sylvain Tesson a vraiment une très belle plume et le don de nous faire voyager avec lui. L'Axe du Loup fait partie des livres à savourer, à méditer, à lire lentement parcequ'on n'a pas envie qu'il se termine.

Jusqu'à la Folie - Jesse KELLERMAN

Alors qu'il sort de sa garde à l'hôpital en pleine nuit, Jonah un externe en médecine, est témoin d'une agression. Dans la rue devant lui, une femme blessée se traîne par terre en appelant au secours, essayant de fuir un homme qui tient un couteau à la main. Il s'élance pour neutraliser l'agresseur mais le tue accidentellement. Quelques jours après, la victime vient le remercier, et c'est là que les ennuis commencent pour Jonah. J'avais beaucoup aimé "Les visages" du même auteur et j'espérais retrouver dans "Jusqu'à la folie" le même plaisir de lecture. On y retrouve le même suspense, des personnages forts, bien décrits, une intrigue originale.  Le récit souffre cependant de beaucoup trop de longueurs à mon goût et surtout j'ai trouvé Jonah très agaçant (c'est embêtant pour un personnage principal !) de par son indécision et son incapacité à résister aux arguments de son bourreau. Par contre j'ai bien aimé la fin contrairement à beaucoup d'autres lecteurs.

No Home - Yaa GYASI

Effia et Esi sont soeurs et pourtant elles ne le savent pas et ne se rencontreront jamais. Leur mère, Maama, esclave Ashanti s'est enfuie peu après la naissance d'Esi et s'est installée dans un village éloigné du Ghana. Les deux soeurs auront des destins très différents l"un de l'autre. Esi sera capturée et envoyée comme esclave en Amérique alors qu'Effia sera mariée au commandant du fort établi pour contrôler la région et garder les esclaves enfermés avant leur départ forcé. C'est l'histoire des descendances de ces deux femmes que nous conte l'auteure dans ce livre. Chaque chapitre est consacré à un personnage, alternant les descendants de l'une et de l'autre. Chaque personnage est un morceau de l'Histoire de l'esclavagisme à la fois en Afrique et en Amérique. C'est un roman magnifique et poignant, très documenté, qui m'a fait voir cet épisode de l'Histoire sous un jour que je ne connaissais pas : à savoir que les Africains étaient aussi responsables que les Occidentaux de ce commerce honteux. No Home est un premier roman, j'attends le prochain avec impatience.

L'ile des Chasseurs d'oiseaux - Peter MAY

Alors qu'il vient de perdre son fils unique, l'inspecteur Fin Macleod est envoyé sur l'île de Lewis pour enquêter sur un meurtre perpétré dans les mêmes circonstances que celui sur lequel il a travaillé à Edimbourg. Pour lui, c'est un retour à son enfance : il est né à Lewis, y a grandi et n'a quitté l'île que pour faire ses études à Edimbourg. Il n'y est jamais retourné sauf une fois pour l'enterrement de la tante qui l'avait élevé. Il va y retrouver ses amis qu'il n'a pas revus depuis presque vingt ans, et tout une partie de sa vie qu'il s'était efforcé d'oublier va se rappeler à sa mémoire.

L'île des Chasseurs d'oiseaux n'est pas un polar classique ce qui m'a un peu surpris au début. L'enquête sur la mort d'Ange, un des anciens camarades de classe de Fin n'est en fait qu'un prétexte pour faire plonger le lecteur dans la vie de ce petit village écossais où les non dits et les secrets pèsent sur les habitants, ainsi que dans la vie passée de l'inspecteur Macleod. L'intrigue n'est pourtant pas laissée de côté, mais elle réside plus dans le passé de Fin. L'ambiance sombre et oppressante est admirablement bien rendue : le cadre rude et austère y est pour beaucoup, les personnages sont attachants,très fouillés et le style travaillé. En bref, un très bon moment de lecture !

Le secret du mari - Liane MORIARTY

Le roman met en scène trois femmes dont les histoires, d'abord contées en parallèle dans les premiers chapitres vont se croiser et se rejoindre au fil du récit. Car ces femmes ont toutes trois un lien entre elles, lien qu'elle ne connaissaient pas avant que le secret du mari ne soit révélé. Ce secret, on le connait dès la moitié du livre ce qui permet au lecteur de trouver un sens aux événements qui se déroulent après. On entre dans la vie de ces trois femmes très différentes les unes des autres mais toutes trois tourmentées par une crise familiale ou deuil impossible à accomplir. Ce roman parle du mensonge, des apparences à préserver pour pouvoir survivre, des secrets qui empoisonnent l'existence et peuvent déboucher sur un dénouement tragique s'ils ne sont pas révélés. Une lecture agréable entre roman et thriller, avec un bon suspens, mais sans plus....

9 décembre 2018

LA DISPARITION DE JOSEPH MENGELE - Olivier GUEZ

  

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Titre : LA DISPARITION DE JOSEPH MENGELE

Auteur : Olivier GUEZ

Edition : Grasset

Date de parution : 16 Août 2017

Nombre de pages : lu en e-book

Joseph Mengele fut un des pires criminels nazis. Médecin à Auschwitz, c'est lui qui "triait " les déportés à leur arrivée au camp : d'un côté ceux qui étaient envoyés immédiatement aux chambres à gaz, de l'autre ceux qui pouvaient être utiles soit en travaillant, soit en lui servant de cobaye pour ses expériences sur l'amélioration de la race. Pour les atrocités qu'il a commises, il avait été surnommé "L'Ange de la Mort". Après s'être caché dans une ferme en Bavière, avec la complicité des réseaux nazis et de sa famille, il fuit en Argentine en 1949, puis au Paraguay et enfin au Brésil. Mais la traque se resserre : les chasseurs de nazis, le Mossad sont à ses trousses. A partir des années 60, Mengele survit plus qu'il ne vit : se méfiant de tout le monde, mais ne pouvant vivre seul, il vieillit mal, devient acariâtre, rabâche ses convictions sur la "grande Allemagne", Hitler et les nazis. Il ne regrettera jamais rien de ce qu'il a fait, mais il sera inexorablement rattrapé par son passé.

Ce livre est à la fois un roman et une enquête. En s'appuyant sur une documentation très fournie, Olivier Guez essaye de reconstituer le plus fidèlement possible cette fuite qui a duré une trentaine d'années. Car, à part les grandes lignes, rien ne prouve que cela se soit passé exactement comme cela. Avec une écriture presque journalistique, il évoque la période de l'après nazisme, le sort de ces criminels de guerre qui ont réussi à passer à travers les mailles du filet, la complicité des gouvernements d'Amérique du Sud et le changement de cap de l'Allemagne. Un récit instructif et passionnant. J'ai beaucoup aimé.

Ma Note plaisir : 9/10

 

5 décembre 2018

BILAN DE NOVEMBRE 2018

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Encore un joli mois de lecture avec sept livres. Un coup de coeur, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps et pas de grosses déceptions.

COUP DE COEUR :     Corruption de Don WINSLOW

J'ai beaucoup aimé : 600 Heures dans la vie d'Edward STANTON

J'ai aimé :                Entre ciel et terre de J.K STEFANSSON

                               La Grande Arche de Laurence COSSE

                               Les Démons de Barton House de Minette WALTERS

J'ai moins aimé :      Des Fauves et des Hommes de P. GRAHAM

Je n'ai pas du tout aimé : Disparue de Darcey BELL

 

1 décembre 2018

En quelques mots : Mes lectures de Novembre 2018

Entre ciel et terre - Jon Kalman STEFANSSON

Le récit se déroule en Islande au 19ème siècle. Dans ce pays la plupart de l'année recouvert de glace et de neige, la vie est rude. Dans la première partie, Baldour et son ami "le gamin" sont tous deux amateurs de poésie se plongent tour à tour avec délice dans "Le Paradis perdus" de Milton. Mais il faut bien gagner sa vie et quand le printemps revient et que les eaux du fjord sont débarrassées de leur glace, ils vont s'embarquer pour une campagne de pêche à la morue. Plongé dans les vers de son livre préféré, Barour oublie sa vareuse dans le baraquement qui leur sert de foyer, le temps qui paraissait calme se gâte, la tempête survient accompagnée de neige et de pluie. Barour se retrouve vite trempé, gelé. Ses compagnons ne peuvent pas l'aider, s'empressent de ramener la barque à terre, mais il est trop tard pour Barour....Dans la seconde partie, "le gamin" retourne au Village, choqué par la mort de son ami. Il en décrit les habitants et surtout s'interroge sur son avenir, sur la vie en général......

Un récit dur, âpre mais d'une grande poésie, avec de magnifiques descriptions de paysages. A sa lecture, on se rend compte qu'on est peu de chose face à la rigueur de la nature. Pour moi cela n'a pas été une lecture très facile.

Les démons de Barton House - Minette Walters

Connie Burns, correspondante de guerre sur le terrain durant la guerre d'Irak est enlevée et séquestrée pendant trois jours. Elle connaît son ravisseur mais refuse de donner son identité ainsi que les détails de sa détention. C'est un mercenaire britannique qu'elle soupçonne d'avoir commis des crimes sexuels dans d'autres pays en guerre et qu'elle s'apprêtait à dénoncer. Après sa libération, elle retourne en Angleterre, et terrifiée à l'idée que le psychopathe puisse la retrouver, elle se réfugie dans un petit village isolé près duquel elle a loué une vieille maison. Elle va faire la connaissance de Jess, une femme étrange qui exploite une ferme à proximité, et découvrir que la maison qu'elle habite abrite de lourds secrets de famille. Les deux histoires - celle de Connie et celle de la famille Wright propriétaire de la maison - se rejoignent après un long suspens. On se retrouve dans la tête de Connie et on vit avec elle sa descente aux enfers, ses angoisses, sa lutte pour survivre et on sait qu'elle devra à un moment ou a un autre affronter son tortionnaire. Un thriller très bien écrit, plein de rebondissements, au rythme soutenu.

La grande arche - Laurence COSSE

 En 1983, Johan Otto von Spreckelsen gagne le concours international duquel devait sortir le projet de monument pour la Défense. Cet architecte danois indépendant est un parfait inconnu qui, non seulement, n'appartient pas à un grand cabinet, mais n'a même pas le sien. Sur son CV, la construction de sa maison, de quatre églises au Danemark, un point c'est tout...Ce récit est non seulement l'histoire de l'Arche mais aussi celle de cet homme, un idéaliste, un rêveur plutôt qu'un technicien qui va se donner corps et âme à ce projet pour finir incompris et profondément déçu de voir son oeuvre modifiée pour des raisons techniques qu'il n'a pas envisagées. La construction de l'Arche s'étendra sur six années qui verront plusieurs gouvernements se succéder. L'auteure réussit ici à nous faire pénétrer dans le monde des bâtisseurs et des architectes et nous livre un récit très documenté qui se lit comme un roman et nous rend compréhensibles à la fois les aspects architecturaux et politiques de cette époque.

Disparue : Darcey BELL

Un titre alléchant, une couverture bien noire, une 4ème de couverture promettant un thriller efficace, c'est ce qui m'a attirée dans ce livre. Et pourtant, le résultat a été très décevant. Dans ce récit, trois voix, trois personnages. Tout d'abord Stéphanie qui tient un blog de maman, une femme tellement nunuche et naïve qu'on n'y croit pas une seconde. Emily, tout son contraire qui travaille dans le milieu de la mode, névrosée, manipulatrice prête à tout pour arriver à ses fins. Et enfin Sean le mari d'Emily, tellement terne qu'il en est transparent et incapable de se rendre compte qu'il vit avec un monstre. Emily va disparaître, mais on sait tout de suite que c'est un coup monté avec Sean pour récupérer l'importante somme de leur assurance vie. Cependant la police retrouve son corps dans un lac, c'est elle, les analyses ADN sont formelles........Que s'est il passé ? Auraient ils raté leur coup ?

Un récit invraisemblable, des personnages caricaturaux, tous plus agaçants et antipathiques les uns que les autres. A part Emily, dont le caractère est particulièrement outré, tous les autres personnages sont présentés comme des idiots et particulièrement les assureurs et la police. C'est dommage parceque même si le sujet a déjà été exploité maintes fois, il y avait moyen de faire quelquechose avec l'intrigue et l'auteur montre qu'elle serait capable de distiller le suspens si le scénario était crédible.

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